Skip to main content
par Alexandre D’Astous

L’entreprise MOS a été retenue par le Centre québécois de recherche et de développement de l’aluminium (CQRDA) pour recevoir un Prix Innovation | Regroupements sectoriels de recherche industrielle (RSRI) de l’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec (ADRIQ) lors de sa 33ᵉ édition du Gala Prix Innovation qui s’est tenu le 23 novembre dernier.

Le CQRDA a soutenu la compagnie MOS dans le développement de son produit phare, le MOS Uplift, un porte-bagage innovant caractérisé par une simplicité d’usage et d’accessibilité aux toits des véhicules.

L’aluminium permet d’avoir un produit plus léger et moins corrosif pour faciliter le chargement et le déchargement des équipements de sport et de plein air. (Photo courtoisie MOS)

Le MOS Uplift, fabriqué en aluminium, est doté d’un mécanisme de levage assisté qui s’abaisse du toit vers le côté du véhicule dans une position plus basse que celle des supports de toits traditionnels. Ce système facilite ainsi le chargement et le déchargement des équipements de sport et de plein air comme les vélos, les kayaks, les coffres de toit, ou les skis, destinés à être transportés sur le toit du véhicule.

Une jeune entreprise

Joey Hébert et Frédéric Laurin-Lalonde ont cofondé l’entreprise MOS en 2017. M. Hébert œuvre du côté administratif de la compagnie qu’il préside tandis que M. Laurin-Lalonde travaille au développement de produits. Les deux se complètent bien.

« Nous sommes une jeune entreprise. Nous avons fait beaucoup de recherche et de développement au début afin d’en arriver à commercialiser notre produit. Pendant la pandémie, nous avons eu des problèmes avec notre chaîne d’approvisionnement. Depuis mai 2023, la situation est réglée. Nous avons du stock. Nous sommes prêts pour la commercialisation. Nous visons les marchés canadiens et de l’Amérique du Nord pour la prochaine année », indique M. Hébert.

Les cofondateurs de MOS Joey Hébert et Frédéric Laurin-Lalonde lors d’une présentation du MOS Uplift. (Photo courtoisie MOS)

Dès le départ, M. Laurin-Lalonde a souhaité faire des essais avec l’aluminium. « Nous avions certaines propriétés mécaniques à respecter et des critères sur le plan de la résistance à la corrosion qui était très importante pour nous parce que notre produit reste à l’extérieur 365 jours par année. L’aluminium répondait aussi à nos critères en termes de poids. On voulait que ce soit le plus léger possible, mais aussi le plus fort possible. L’aluminium est devenu un choix logique ».

À l’œuvre depuis 2015

C’est en 2015 que les cofondateurs de MOS ont eu l’idée de produire un porte-bagage innovant. « J’ai lancé l’idée dans une compétition de démarrage d’entreprises appelée les « Start-up week-end ». Mon idée était de rendre le chargement des équipements sur le toit d’un véhicule plus accessible. L’idée m’est venue d’un constat dans mon environnement où je voyais que ce n’était pas facile pour les adeptes de vélo, de ski ou de kayak de charger leurs équipements sur le toit de leur véhicule. Je me suis dit qu’il fallait trouver une solution à ce problème », raconte M. Hébert.

C’est lors de cette compétition que M. Laurin-Lalonde a pris connaissance de l’idée de M. Hébert qui allait devenir son associé. M. Hébert mentionne qu’il s’est servi de ses cours à l’université pour faire cheminer les premières étapes de validation sur le marché, modèle d’affaires et stratégies d’entreprise. « Après un an, j’ai contacté Frédéric pour lui demander s’il avait un intérêt à intégrer le projet. C’est là qu’a débuté de façon plus sérieuse le démarrage du produit, à la fin de l’année 2016 ».

De 2016 à 2019, les associés se sont concentrés sur la recherche et le développement. Pendant que Frédéric travaillait sur le produit, Joey s’inscrivait à des concours et à des programmes de subventions permettant de valider en continu si le projet tenait la route. « On voulait aussi se faire connaître avant même de débuter la commercialisation ».

R et D

Pendant ce temps, Frédéric s’affairait à la recherche et au développement. « Dès 2015, nous avons réalisé des esquisses et des plans en 3D qui nous ont permis de participer à des concours. Il n’y avait encore rien de physique. C’est en 2017, lorsque nous avons incorporé l’entreprise, que nous avons commencé à faire des prototypes physiques. Nous avions un premier prototype fonctionnel à l’été 2017 sur lequel nous avons fait des améliorations avec une firme de design de Montréal, ce qui nous a permis d’avoir une première version commercialisable en 2019. Nous avons fait une prévente sur la Ruche Québec au printemps 2019. Depuis, nous avons apporté plusieurs améliorations. Pendant la pandémie, nous en avons profité pour prendre du recul et apporter des changements majeurs au produit. Il y a eu des améliorations sur le mécanisme et sur la fabrication pour s’assurer d’une meilleure rentabilité, d’une meilleure stabilité et d’une plus grande durabilité, ce qui nous a menés à la version que nous avons actuellement ».

Collaboration avec le CQRDA

Le projet collaboratif entre le CQRDA et la compagnie MOS a permis d’industrialiser le processus de production du MOS Uplift pour augmenter le nombre d’unités produites par année. Ce projet a mené également au développement et à l’amélioration de plusieurs accessoires connexes innovants comme le système de verrouillage autobloquant, le système d’ajustement et d’assistance au déploiement, et le système d’attache aux barres.

Gilles Déry (Président-directeur général du CQRDA), Joey Hébert (Fondateur et CEO chez MOS) et Raphaëlle Prévost-Côté (Coordonnatrice des programmes) lors de remise de prix des lauréats de la 33ᵉ édition du Gala Prix Innovation de l’ADRIQ.

Ces efforts de développement ont permis à la compagnie MOS de mettre au point un produit adapté à différents types d’équipements, qui se caractérise par sa résistance, sa fiabilité, et son ergonomie ainsi que par son côté esthétique.

À l’aide de la collaboration du CQRDA, MOS a pu établir des partenariats avec plusieurs acteurs du marché des équipements de plein air ainsi qu’avec des partenaires académiques spécialisés en conception de produits en aluminium comme l’Université de Sherbrooke et le Centre de métallurgie du Québec (CMQ). « Nous travaillons avec eux pour des améliorations mécaniques du produit. On cherche des moyens de rendre le produit encore plus facile à utiliser », souligne M. Laurin-Lalonde.

Commercialisé depuis le printemps 2023

Le MOS Uplift est commercialisé à grande échelle depuis le printemps 2023. Auparavant, deux petites séries de moins de 100 unités ont été commercialisées, une première en 2019 et une seconde en 2022. « Cela nous a permis d’obtenir des rétroactions de la part des utilisateurs et d’apporter des correctifs rapidement », précisent les entrepreneurs.

MOS utilise un modèle hybride de commercialisation. « Il y a de la vente directement aux consommateurs via notre site Internet. Nous avons aussi un distributeur qui nous assure d’avoir une présence physique dans les magasins à travers l’ensemble du Canada. Nous avons aussi des représentants sur la route pour ouvrir de nouveaux types de commerces comme des boutiques de sports et de plein air ou des entreprises spécialisées dans le « rack », ainsi que les détaillants de pièces d’autos et les concessionnaires automobiles », explique M. Hébert.

Bien établie au Québec

L’entreprise est bien établie au Québec avec une quinzaine de détaillants différents qui offrent MOS Uplift dans une vingtaine de points de vente. « On commence nos démarches en Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta, ainsi que dans les Maritimes. L’objectif est vraiment de consolider le Canada au cours de la prochaine année et d’avoir une cinquantaine de points de vente à travers le pays pour ensuite se déplacer vers les États-Unis », précise M. Hébert.

MOS emploie cinq personnes, majoritairement au marketing et au développement de produits. La production est confiée en sous-traitance. « Nous avons certains partenaires ici au Québec et d’autres partenaires outre-mer, surtout au Vietnam où se fait l’assemblage final. Notre extrudeur pour l’aluminium n’est pas non plus au Québec. Nous ne sommes pas une entreprise avec énormément de volume ce qui fait que nous n’avons pas réussi à intéresser des partenaires manufacturiers au Québec.

Pour la prochaine année, les efforts seront surtout mis sur la commercialisation. « On veut faire connaître le produit et la compagnie. On veut aussi perfectionner le produit et développer d’autres accessoires complémentaires à notre produit actuel ».