par Élise Thivierge (Synchronex – Réseau des CCTT)
L’innovateur en chef du Québec Luc Sirois le martèle sur toutes les communes : une entreprise qui innove va générer 2 fois et demie plus de croissance. Et cette innovation n’a pas à être révolutionnaire. Outre l’investissement en recherche et développement qui doit être augmenté, selon lui, la transformation numérique est un autre bon moyen d’innover, simplement en changeant un procédé ou une méthode par exemple. Depuis septembre, un tout nouveau programme permet d’y parvenir : Mon succès numérique. Piloté par le Réseau des CCTT et financé par l’Offensive de transformation numérique du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, ce programme vise à accompagner 600 entreprises dans leurs projets de transformation numérique.
Le Québec compte 59 Centres collégiaux de transfert technologique et de pratiques sociales novatrices (CCTT) dont le centre de métallurgie du Québec (CMQ) qui cumule notamment de nombreux projets en transformation de l’aluminium et en nouveaux alliages. Fier de ces nombreuses expertises, le Réseau des CCTT à mis sur pied l’escouade numérique regroupant 14 CCTT dédiée à la transformation numérique.
Pourquoi effectuer une transformation numérique?
Dans le Baromètre de la transformation de l’aluminium de 2020, on apprend que 75 % des entreprises transformatrices de l’aluminium considèrent l’implantation des technologies numériques comme une priorité très ou assez importante. Toute entreprise devrait considérer de prendre le virage numérique parce qu’il permet à la fois d’accroître sa production, de diminuer ses pertes, d’augmenter la rentabilité de son entreprise, d’attirer une nouvelle main-d’œuvre qualifiée et de développer son bassin de clients.
Portrait de la transformation numérique dans les industries métallurgique et manufacturière
Toujours dans le Baromètre de la transformation de l’aluminium de 2020, on dénote notamment comme freins au virage numérique le manque de temps, le manque de connaissances et la difficulté à évaluer le retour sur l’investissement. Pour l’intégration des technologies numériques, plus du quart des répondants avaient déjà intégré l’interconnexion des équipements, la maintenance prédictive, la surveillance et le contrôle en temps réel, les plateformes connectées et la robotique.
Parmi les entreprises sondées qui souhaitent implanter des mesures de technologies numériques, celles convoitées sont en premier la surveillance et le contrôle en temps réel, l’interconnexion avec les clients ou les fournisseurs, l’utilisation de plateforme mobile connectée et la robotique. Les CCTT de l’escouade numérique peuvent accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de toutes de toutes ces solutions avec ses équipes d’experts neutres et indépendants.
Une multitude de programmes disponibles et des besoins réels
Plusieurs programmes sont disponibles pour aider les organisations à entamer un virage numérique. On peut penser à Investissement Québec, au programme d’adoption numérique canadien et au programme Alu 4.0, Locomotive numérique de Transal. Ce dernier a d’ailleurs permis aux entreprises du secteur de l’aluminium de réaliser 71 projets de transformation numérique ces dernières années, ce qui représente des investissements de 71 millions de dollars. La directrice générale de Transal, Pauline Cadieux, croit que les bienfaits de la transformation numérique ne sont plus à prouver dans l’industrie de l’aluminium. « Dans les entreprises, il n’y a personne dans les gens qu’on côtoie qu’on est obligé de convaincre qu’il s’agit d’une bonne idée de faire une transition numérique. Les gens savent pourquoi c’est important. Ils savent qu’ils vont gagner en efficacité », raconte-t-elle.
D’ailleurs, la maturité des projets a beaucoup évoluée entre le premier appel de projets et le dernier. Elle souligne entre autres que les premiers projets concernaient davantage le processus de gestion (Entreprise Ressource Planning – ERP). Elle croit que les prochains projets à soumettre toucheront davantage l’utilisation des données récoltées pour en faire de l’optimisation. « On voit la progression dans l’industrie. On voit que la technologie est de plus en plus sophistiquée. On voit que l’échelle se monte », dit-elle.
Le Réseau Transal n’a d’ailleurs plus d’appel à projets dans le cadre de son programme. Cependant, l’organisation a conclu une entente de partenariat avec le Réseau des CCTT à l’automne. Pauline Cadieux souligne que les CCTT sont des partenaires de choix pour la transformation numérique. Plusieurs CCTT étaient sur le comité évaluateur lors des appels à projets de la Locomotive numérique.
D’ailleurs, de nombreuses entreprises ont collaboré avec des CCTT pour réaliser leur transition. Elle pense entre autres au CCTT en robotique et vision industrielles, CRVI, au CCTT en technologies numériques Productique Québec, au CCTT en microélectronique, le CIMEQ, au CCTT en technologies physiques Solutions Novika ou au CCTT en mécatronique et mécanique industrielle, Mécanium.
Comment le nouveau programme Mon succès numérique peut-il aider le secteur métallurgique et manufacturier?
Mon succès numérique aide les organisations à enclencher leur transformation numérique rapidement. « Le format permet de procéder à petits pas, étant donné qu’on peut déposer plusieurs projets pour la même entreprise. Notre approche est facile : on peut faire un premier projet qui permet de faire un état des lieux et qui permet à l’entreprise de nous connaître. Cela bâtit une relation de confiance qui débouche par la suite sur d’autres projets », explique Luce Laporte, directrice, du CCTT en logistique, InnoVLOG, l’un des 14 membres de l’escouade numérique.
Une équipe conseil en transformation numérique du Réseau des CCTT accompagne les organisations, des phases préalables jusqu’à l’implantation de la solution technologique finale. L’équipe peut également réaliser un diagnostic pour aider les entreprises à trouver une technologie, un logiciel ou un nouveau procédé qui saura les propulser vers l’avant en quelques mois seulement.
Des experts neutres et indépendants issus de la recherche publique accompagnent les organisations de A à Z pour l’implantation d’un projet de transformation numérique. Une subvention représentant entre 50 % et 75 % des frais admissibles est disponible. Il est d’ailleurs possible d’aller chercher jusqu’à 22 500 $. De plus, l’équipe en place connaît bien tous les autres programmes existants et peut ainsi maximiser tous les leviers financiers disponibles.
Dans le Baromètre de la transformation de l’aluminium de 2020, on listait les technologies numériques convoitées par l’industrie. Les CCTT sont équipés pour répondre à tous ces projets.
- Étude technicoéconomique pour l’implantation de robot;
- Aide à la sélection de solutions de gestion numérique (soumission, gestion des inventaires, communication avec les clients et les fournisseurs, payes);
- Implantation de solution de maintenance prédictive;
- Élaboration de nouveaux procédés de fabrication ou de transformation;
- Fabrication additive métallique;
- Et bien plus!
L’essayer, c’est l’adopter
Depuis l’automne, l’équipe de Mon succès numérique a accompagné plus de 100 projets d’entreprises d’ici. « Nous avons eu un bon service. La subvention est généreuse. Elle permet d’entrer en communication avec les bonnes personnes, ceux qui font des logiciels par exemple, et de faire un choix éclairé », mentionne Joël Bouchard de l’entreprise Finar.
La présidente et propriétaire de Courant plus inc., Marie-Josée Vanasse, souligne pour sa part la qualité du travail du CCTT. « Nous, dans le transport, c’est très terre à terre. Les gens du CCTT sont arrivés terre à terre aussi. Ils connaissent et comprennent de quoi on parle. Ça, c’est précieux. Ils sont compétents, à l’écoute et réalistes. Ils savent qu’on n’a pas des budgets illimités », soutient-elle.
Pour sa part, la présidente de Copie Rapide Montréal inc., Annie Contant, est satisfaite d’avoir initié sa transformation numérique. « L’un des slogans de la campagne est « Passez à l’avenir ». Ça résume exactement comment je sens la transformation de mon entreprise actuellement. En quelques mois, grâce au programme et à d’autres initiatives, je sens qu’on a fait un gigantesque bon en avant. C’est grisant et motivant », dit-elle.
Pourquoi attendre avant de se lancer ? Si vous voulez plus de détails sur le Réseau des CCTT et son programme, rendez-vous sur MonSuccesNumerique.ca.