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par Jonathan Thibault

Du 3 au 7 février, l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) organise la semaine « Rendez-vous de la recherche et de la création » pour une troisième édition. Cet événement, initié par le vice-rectorat de la recherche, met en valeur les succès et défis des chercheurs, tout en offrant une tribune aux étudiants pour présenter leurs travaux. Parmi les figures marquantes de cette rencontre, la professeure Duygu Kocaefe se distingue par son engagement de longue date dans le domaine de la recherche en aluminium.

Duygu Kocaefe, professeure au département des sciences appliquées, ing., Ph.D. et Directrice des études de cycles supérieurs en ingénierie – volet recherche de l’UQAC (Photo de courtoisie).

D’origine turque, Duygu Kocaefe a fait ses études à l’Université du Moyen-Orient, l’une des institutions académiques les plus prestigieuses du pays. Son parcours international a débuté lorsqu’un professeur de thermodynamique l’a encouragée, ainsi que son mari, lui aussi chercheur, à poursuivre une maîtrise et un doctorat à l’Université du Nouveau-Brunswick. Ce qui était initialement prévu comme une expérience temporaire s’est transformé en une carrière académique au Canada, où elle s’est installée définitivement en 1987. Depuis, elle s’est imposée comme une figure incontournable de la recherche sur l’aluminium à l’UQAC, à une époque où la place de la femme en recherche était à faire.

Au-delà de ses travaux académiques, Duygu Kocaefe s’investit activement dans la promotion de l’équité, de la diversité et de l’inclusion dans les sciences. Elle siège au conseil d’administration de l’AFFESTIM, une association qui encourage les jeunes filles à s’intéresser aux sciences et à l’ingénierie. Cet engagement s’inscrit dans sa volonté de réduire les disparités de genre dans des secteurs encore largement masculins à ce jour.

Sa passion pour la recherche s’est manifestée dès son jeune âge, influencée par un environnement familial valorisant l’éducation. Son père, diplômé à la fois en dentisterie et en soins vétérinaires, lui a transmis le goût de l’apprentissage. Aujourd’hui, elle se spécialise notamment dans l’amélioration des procédés de production de l’aluminium, la filtration, la calcination et la production d’anodes. Son travail allie recherche appliquée et collaboration avec l’industrie, permettant d’offrir des solutions concrètes et innovantes.

Contribuer à l’innovation

Parmi ses projets les plus notables, elle a développé une technologie permettant de détecter les fissures dans les anodes grâce à la résistance électrique, optimisant ainsi leur qualité et réduisant les pertes énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre.

Cette technologie, fruit d’une collaboration avec Dynamic Concept et Alouette, a bénéficié d’une subvention via le CQRDA et est aujourd’hui en phase de commercialisation. Un autre projet en cours vise à remplacer une partie des matières premières des anodes par des matériaux issus de la biomasse, une initiative qui pourrait significativement réduire l’empreinte carbone de l’industrie

Intéresser les jeunes femmes à la science et l’ingénierie.

Pionnière en tant que première femme professeure régulière ingénieure en recherche à l’UQAC, Duygu Kocaefe a vu l’évolution de la place des femmes dans son domaine. Bien que la présence féminine y soit encore minoritaire, elle constate une progression et reste convaincue que l’avenir de l’ingénierie repose sur une plus grande mixité. « Les jeunes filles ne savent pas toujours ce qu’est l’ingénierie, il est essentiel de leur montrer que ce domaine leur est accessible », souligne-t-elle.

Association de la francophonie à propos des femmes en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (AFFESTIM), une association qui encourage les jeunes filles à s’intéresser aux sciences et à l’ingénierie. (Crédit photo : https://affestim.org/)

Aujourd’hui, la principale intéressée rappelle que l’UQAC se positionne comme un pôle de recherche incontournable sur l’aluminium, notamment grâce à des structures, dont le CURAL, qui favorisent la collaboration entre chercheurs et industriels. Pour Duygu Kocaefe, ces initiatives sont cruciales pour former la prochaine génération de scientifiques et d’ingénieurs. Elle espère voir se poursuivre les avancées technologiques et environnementales dans le secteur de l’aluminium, tout en inspirant davantage de jeunes femmes à rejoindre les sciences et l’ingénierie.

« Ce qui me passionne le plus, c’est de voir l’impact de notre recherche sur l’industrie et la société. Tant que nous pouvons contribuer à améliorer les procédés et réduire notre empreinte environnementale, je sais que nous faisons une différence », conclut-elle.

Joignez-vous à l’équipe du CQRDA et de l’UQAC, pour une visite guidée exclusive des infrastructures de recherche spécialisées en aluminium, vendredi 7 février! Pour plus d’informations et vous inscrire, cliquez ici!