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par Vivianne Bisson

Au cœur des discussions dans la filière de l’aluminium du Québec, la gestion des gaz à effet de serre (GES) est un enjeu environnemental, social et économique  majeur dans la production et la transformation de l’aluminium d’ici. Depuis bientôt un an, le Centre québécois de recherche et de développement de l’aluminium (CQRDA) s’est doté d’un allié plus que significatif dans sa mission de réduction et de compensation de GES :  Carbone Québec.

Jean-Philippe Levasseur, Président-directeur et fondateur de Carbone Québec.

Fondée en février 2022, Carbone Québec a comme mission de permettre aux individus et aux entreprises implantées en région et partout à travers le Québec de compenser les GES liés à leurs activités via des initiatives de boisements à haut potentiel de captation de carbone. C’est une démarche qui va bien au-delà d’une simple activité de plantation explique le président directeur de Carbone Québec, Jean-Philippe Levasseur :

« Notre approche repose sur le boisement, une stratégie qui nous permet de produire des crédits carbone de manière efficace . » On implante des forêts qui vont générer des crédits carbone. Présentement, il y en a plusieurs sur les territoires de la Côte-Nord, de l’Abitibi-Témiscamingue, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Montérégie. Lors de la plantation d’arbres, on  invite les employeurs et leurs employé.e.s à venir planter des arbres avec nous . Dans le cas du secteur de l’aluminium, le CQRDA est la première organisation de la filière à acheter une forêt à son nom. Cette forêt captera 500 tonnes de CO2 soit l’équivalent de 500 crédits carbone. La vision du CQRDA est d’établir un réseau de forêts à travers le Québec en mobilisant les acteurs de la filière ».

Collaboration et sensibilisation sont des valeurs centrales à la mission de Carbone Québec, une approche qui a su attirer l’attention du CQRDA dans sa démarche d’éducation, de réduction et de compensation de GES avec la création de la « Forêt de l’Aluminium ».

Boisement, plus qu’un simple geste pour la réduction de GES

Le boisement consiste à planter des arbres sur des terres où l’agriculture n’est pas possible et qui n’ont pas connu la présence d’arbres depuis au moins 50 ans. Pour ce faire, Carbone Québec cible les endroits propices au boisement et contacte les agriculteurs qui possèdent des terres au potentiel très intéressant. Rien n’est aléatoire dans la sélection des emplacements des futures forêts, il est important que les parties prenantes qui s’engagent avec Carbone Québec aient l’intention de conserver les forêts sur leurs terres.

« En utilisant le principe de boisement, on peut vraiment affirmer que notre action face à l’environnement est additionnelle . C’est ce qu’on favorise chez Carbone Québec » explique M. Levasseur.

Cette démarche s’inscrit aussi dans cet objectif de sensibiliser et d’éduquer  les employé.e.s des entreprises sur l’importance des forêts et sur les impacts environnementaux. « C’est de repenser sa façon de faire. Mobiliser ses employé.e.s, penser à des choses simples comme le covoiturage , le recyclage, le compostage. Il y a beaucoup de choses à faire avant de compenser. Dans un monde idéal, on compense seulement ce qu’on ne peut pas réduire » soulève le président et fondateur de Carbone Québec. Dans le cas du CQRDA et la création de la « Forêt de l’Aluminium », cette démarche prend tout son sens en témoignant d’une volonté consciente et responsable de s’engager dans des activités corporatives plus durables.

Les crédits carbone, une alternative à ce qui est difficilement compensable

Crédits photo : Florence Benoit, Carbone Québec

Parmi ses offres de services, carbone Québec propose aussi l’achat de crédits carbone. Un crédit compensatoire de carbone est une unité de mesure utilisée dans le cadre d’initiatives de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Ces crédits sont employés par les entreprises pour compenser leur empreinte carbone qu’elles ne peuvent pas réduire confirme le président et fondateur de Carbone Québec. C’est une manière pour elles de compenser de manière locale les gaz à effets de serre créés par leurs activités corporatives, tels que les déplacements générés par l’événement RDV ANNUEL ESPACE ALUMINIUM 2023 organisé en partie par le CQRDA qui a eu lieu le 19 septembre dernier et qui seront compensés par l’entremise de la « Forêt de l’Aluminium ». On parle ici d’un peu plus de 5 tonnes de CO2.

Collaboration CQRDA et Carbone Québec : un engagement vers un avenir plus vert

Avec une offre de service de boisement bien singulière dans son secteur d’activité, Carbone Québec a su attirer l’intérêt du CQRDA, non seulement par l’achat de crédits carbone et les activités de boisement, mais aussi par sa démarche d’accompagnement. Carbone Québec collabore avec les organisations qui sont dans un cheminement de réduction de leurs émissions de GES. « On est vraiment là pour accompagner les entreprises, dans une démarche de développement durable et non pas seulement dans une démarche de compensation », ajoute-t-il. La « Forêt de l’Aluminium » est le début de futures initiatives face à la réduction de GES dans l’industrie. Au cours des prochaines années, le CQRDA souhaite rallier de grands partenaires de la filière de l’aluminium, qui sont également engagés dans une démarche de réduction de leur empreinte carbone,  à son projet et aspire à la création d’autres forêts satellites ailleurs au Québec avec l’expertise de Carbone Québec.

La « Forêt de l’Aluminium » se situe entre le chemin du Rang Saint-Benoît et l’autoroute de l’Aluminium (70) à Jonquière, au Saguenay . D’ici quelques années, la forêt sera visible de la route et de la Fromagerie Blackburn. Le CQRDA, accompagné de ses employés, entamera sa première phase de boisement le 23 septembre prochain avec l’aide du corps des cadets 1532 de l’école secondaire Charles-Gravel et de l’équipe de Carbone Québec.

Projets futurs pour Carbone Québec

Plusieurs projets attendent la jeune entreprise du Saguenay. En autre, Carbone Québec souhaite étendre ses forêts sur l’ensemble du territoire québécois. « Le plan à moyen terme c’est d’avoir des forêts dans toutes les régions administratives de la province », lance M. Levasseur. Cela permettrait, aux entreprises, de rester connectées à leur communauté.  D’ailleurs, l’entreprise est présentement en train de percer le marché montréalais.

Il y a également un nouveau système de surveillance numérique en cours de développement en collaboration avec une entreprise de Montréal, Beslogic. Celui-ci a comme objectif d’assurer un meilleur suivi des plantations et de réagir rapidement face aux problèmes tels que les maladies et la mortalité des jeunes arbres.

Carbone Québec désire offrir aux entreprises souhaitant créer une forêt, un portail numérique pour le suivi de celle-ci. « Pour commencer, la croissance des arbres sera surveillée à l’aide de drones et ensuite par des satellites, avec le soutien de l’intelligence artificielle », termine M. Levasseur. Une offre innovante dans le milieu qui renforce encore plus la pertinence de la collaboration entre le CQRDA et Carbone Québec dans cette mission commune de réduction des gaz à effets de serres au Québec.