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par Isabelle Simard

Ils sont propriétaires de PME, chercheurs, professeurs d’université, spécialistes de l’innovation, conseillers en développement des affaires. Chaque année, ils apportent leur expertise et mettent leurs efforts en commun pour évaluer des projets innovants dans le secteur de l’aluminium. À l’occasion de son 30e anniversaire, le CQRDA a rendu hommage à des membres s’étant impliqués de façon exceptionnelle au sein de son Comité scientifique depuis sa création.

« Le Comité scientifique est un élément important de notre organisation, car les membres qui y participent ont contribué sans aucun doute à la capacité du CQRDA à se déployer au niveau de la recherche et du développement, mais aussi de l’innovation en général », affirme Gilles Déry, président-directeur général du CQRDA.

Depuis sa création en 1993, le Comité scientifique a tenu plus de 120 rencontres à l’issue desquelles 941 projets innovants ont été approuvés et subventionnés par le CQRDA. Au total, 61 membres possédant différentes expertises ont composé le Comité scientifique depuis sa fondation. Certains de ces membres cumulent plus de 20 ans d’engagement. Ils ont vu naître et grandir de nombreuses entreprises dans le secteur de l’aluminium et contribué à leur rayonnement sur l’échiquier national et international.

Des membres engagés

L’équipe du CQRDA a tenu récemment une rencontre avec sept de ses grands collaborateurs pour discuter avec eux de leur expérience au sein du Comité scientifique et connaître leur point de vue sur ce qu’ils considèrent comme des enjeux importants de l’aluminium, mais aussi de l’innovation pour les années à venir.

Qui sont-ils ?

  • Grand collaborateur du CQRDA, Jacques Simoneau a été membre du Comité scientifique durant 18 ans, de 1993 à 2011. Il a contribué à l’approbation de 131 projets. (Administrateur de sociétés et conseiller d’affaires)
  • Passionné de projets d’innovation, Denis Beaulieu est membre du Comité scientifique depuis 29 ans. Il a contribué à l’approbation de 477 projets. (Professeur retraité de l’Université Laval, en génie civil – structures et charpentes métalliques)
  • Michel Toupin est considéré comme le « sage » du comité scientifique dont il est membre depuis 29 ans. Il a contribué à l’approbation de 502 projets. (Président du Groupe Proco)
  • Pionnière des femmes du Comité scientifique, Isabelle Deschamps en a été membre de 2000 à 2019. Elle a contribué à l’approbation de 308 projets. (Consultante principale, Stratégie et Innovation chez Innovitech et Professeure associée en Innovation & Entrepreneurship technologique à l’École Polytechnique de Montréal)
  • Reconnu dans le milieu comme l’aidant naturel des entreprises, Joseph Langlais est membre du Comité scientifique depuis 21 ans et il a contribué à l’approbation de 308 projets. (Directeur Productivité Intégrée – coulée & produits chez Rio Tinto)
  • Gilles Savard est reconnu pour sa passion pour les détails. Il siège au Comité scientifique depuis 20 ans et il a contribué à l’approbation de 290 projets. (Chargé de projets chez ALT254)
  • Membre du Comité scientifique depuis 20 ans, Dominique Bouchard a contribué à l’approbation de 244 projets. (Chercheur scientifique chez Conseil national de recherches Canada CNRC)

Crédits photo : Jean Rodier Photographe. Membres honorifiques du Comité scientifique qui ont été soulignés lors du Cocktail de clôture des 30 ans du CQRDA, en juin dernier. 

Mettre son savoir-faire au service de l’innovation

Mettre leur expertise au service de l’innovation, en apprendre davantage sur l’industrie de l’aluminium et participer à son essor, développer des liens avec d’autres acteurs du milieu, voilà autant de raisons les ayant incités à devenir membres du Comité scientifique.

Gheorghe Marin, président du Conseil administratif du CQRDA et Isabelle Deschamps lors de l’hommage aux membres du Comité scientifique en juin dernier.

« Je suis une ancienne de l’Alcan, mais je n’y étais plus à l’époque. Je suis une métallurgiste dans l’âme, j’ai l’aluminium tatoué sur le cœur. J’ai toujours cru que les nouveaux matériaux, comme l’aluminium, étaient aussi importants que les TI/télécommunications et le medical device, domaines dans lesquels j’évoluais de 1996 à 2006. […] Je dis toujours aux gens que même si je travaille aujourd’hui dans les drones et la mécanique quantique, je suis une fille de l’aluminium et je trouve important de rester porte-parole du secteur de l’aluminium au Québec », explique Isabelle Deschamps.

Pour Gilles Savard, dont la passion a toujours été de développer des équipements, le Comité scientifique était une belle occasion d’approfondir ses connaissances dans le domaine de l’aluminium.

« J’étais dans les secteurs de l’acier et de la machinerie. Je ne connaissais pas beaucoup l’aluminium et j’avais envie de mieux connaître les particularités du secteur, en évaluant des projets innovants », dit-il.

« De mon côté, lorsque le Centre de technologie de l’aluminium a démarré ses activités au Saguenay, j’ai commencé à y travailler. On jugeait alors pertinent et hautement important qu’un membre du CTA fasse partie du Comité scientifique du CQRDA. Je suis encore sur le comité parce que ce n’est pas contraignant d’en faire partie. Cela a toujours été très stimulant d’évaluer des projets reliés à la transformation et la valorisation de   l’aluminium », souligne à son tour Dominique Bouchard.

Apporter une valeur ajoutée

Ayant cumulé plusieurs années d’expérience au sein du Comité scientifique, les membres honorés s’entendent pour affirmer que la collégialité du comité est un élément qui contribue grandement à sa pérennité.

« La valeur ajoutée du comité réside dans la collectivité », estime Jacques Simoneau. « Le fait de réunir des gens complémentaires autour de la table est très important. Lorsqu’on évalue un projet, on se demande s’il va fonctionner. Les gens qui ont des connaissances techniques ont une idée de la faisabilité, mais ils n’ont pas toutes les réponses. C’est l’expérience globale et l’effort collectif qui nous permettent de faire une recommandation qui se tient », précise-t-il.

Denis Beaulieu admet qu’il connaissait peu le milieu de l’aluminium. Son expertise se concentrait davantage sur les applications structurales, les charpentes d’aluminium. « J’étais l’universitaire qui apportait son grain de sel dans des dossiers qui étaient présentés par des PME », mentionne-t-il.

Gheorghe Marin et Michel Toupin lors de l’hommage aux membres du Comité scientifique en juin dernier.

« Et moi, explique Michel Toupin, on m’avait approché pour mon expertise en PME. J’analysais le côté monétaire des projets. Le volet PME et start-up m’intéressait beaucoup et j’avais certaines connaissances à mettre à profit. »

« Pour ma part, j’ai passé ma carrière à développer de nouveaux produits. J’avais une capacité à évaluer si un produit allait être faisable et vendable », enchaîne Gilles Savard.

Pour Isabelle Deschamps, il était important d’aller au-delà de la recherche et du développement. C’est sur le plan de l’innovation, du développement des affaires et des questions liées à la propriété intellectuelle qu’elle jugeait avoir de la valeur ajoutée. « Oui, il y a l’aspect technique dans l’évaluation d’un projet, mais il faut aussi se demander : à quoi servira le produit, est-ce qu’il se vendra? Les promoteurs ont-ils pensé à protéger la propriété intellectuelle du produit? »

Garder l’esprit ouvert

Savoir garder l’esprit curieux et ouvert à de nouveaux apprentissages est une qualité que partagent les membres du Comité scientifique. S’il n’est pas essentiel d’avoir une formation avancée dans le domaine de l’aluminium pour siéger au comité, il est par ailleurs important de trouver un juste équilibre dans le profil des membres en rassemblant différents types d’expertises.

« Il ne faut pas que tout le monde ait une formation avancée dans le domaine de l’aluminium, mais plutôt des expériences professionnelles et industrielles différentes. Il faut regarder tous les aspects de la chaîne d’innovation », constate Isabelle Deschamps.

Réfléchir aux enjeux : des pistes d’amélioration

Lorsqu’ils parlent de leur expérience au sein du Comité scientifique, un sentiment de satisfaction émane de leurs propos. Ils sont fiers d’avoir contribué au développement de centaines d’entreprises du secteur de l’aluminium, ce qui récompense largement les innombrables heures passées à évaluer les projets.

« Ce qui m’a le plus marqué depuis le début de mon mandat, c’est l’évolution du Comité scientifique. Au début, nous faisions des appels téléphoniques. On se voyait rarement. Aujourd’hui, on se voit davantage, les rencontres virtuelles nous facilitent la tâche et les documents sont transmis électroniquement. La façon d’évaluer les projets est différente », constate Denis Beaulieu.

S’ils ont quelques recommandations à faire pour l’amélioration du fonctionnement du Comité scientifique, deux enjeux majeurs ressortent des discussions, en l’occurrence la question de la propriété intellectuelle et la création de sous-comités d’experts pour couvrir tous les volets de développement des projets.

Le CQRDA est fier de pouvoir compter sur l’expertise et la collégialité des membres du Comité scientifique afin de faire avancer l’innovation depuis maintenant 30 ans.