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par Alexandre D’Astous

À l’instar de plusieurs autres industries, l’aluminium peut tirer profit du développement de l’intelligence artificielle (IA). L’entreprise Moov AI agi comme consultants auprès des entreprises afin qu’elles profitent au maximum du potentiel de l’IA.

Le cofondateur de Moov IA, Olivier Blais, est aussi vice-président science de la décision au sein de l’entreprise spécialisée en intelligence artificielle.

Olivier Blais est cofondateur et vice-président science de la décision chez Moov AI, une entreprise de services-conseils fondée en 2018 reconnue comme un leader en déploiement de solutions d’intelligence artificielle appliquée au Québec.

« J’ai cofondé Moov AI avec des partenaires. Le but était assez simple. On voulait démystifier l’intelligence artificielle et la rendre moins théorique ou exclusive aux experts. Notre objectif dès le départ a été de démocratiser l’intelligence artificielle dans les entreprises. Pour y arriver, nous offrons de la formation et explorerons des solutions adaptées aux besoins de chaque entreprise. Notre but, c’est de livrer des choses qui fonctionnent et qui sont faciles d’utilisation pour nos clients », explique-t-il.

M.Blais précise qu’avec l’intelligence artificielle générative, les gens comprennent un peu mieux ce qu’on peut faire avec l’IA. Ils utilisent ChatGPT et ils sont capables de comprendre ce qu’on peut faire avec ça. « En entreprise, le défi est le même aujourd’hui qu’en 2018, c’est-à-dire déterminer ce qu’il est possible de faire afin de générer de la valeur d’affaires. La technologie a aidé à rendre les projets moins risqués, moins chers et plus rapides à livrer ».

Dans l’industrie de l’aluminium

Moov AI est membre du Centre québécois de recherche et de développement de l’aluminium (CQRDA).

« Un de nos principaux clients est CANAM qui développe des poutres en acier. On travaille aussi avec Rio Tinto dans le domaine de l’aluminium. Nous œuvrons beaucoup dans le manufacturier. Nous travaillons dans le développement de produits, surtout pour surmonter les défis au niveau de la fabrication et des équipements utilisés pour la fabrication. C’est tellement cher de créer des produits et de les commercialiser que nous sommes là pour travailler avec nos clients qui oeuvrent dans ce secteur », indique M. Blais.

Dans le domaine manufacturier, l’intelligence artificielle peut avoir de nombreuses utilisations. « Ceux qui sont moins habitués vont souvent parler de choses hyperstratégiques aux activités de l’entreprise, par exemple l’identification du minerai ou le processus de transformation. C’est vrai que ça peut aider, mais là où ça va faire le plus d’impact, c’est au niveau de l’équipement et de la maintenance parce que les équipements coûtent cher. Dans l’industrie de l’aluminium, il est possible d’intervenir sur le processus de transformation final pour savoir, par exemple, pour identifier le bon design afin de répondre aux besoins du client et aussi d’être capable de prévoir la quantité d’inventaires à produire. L’IA peut notamment servir à identifier le produit à produire, à quel moment et dans quelle quantité. L’IA est donc utilisée pour la gestion de la production et de la maintenance des machines », affirme Olivier Blais.

L’IA peut aussi être utilisée dans la transformation comme telle, mais c’est plus complexe. « On peut voir par exemple, l’optimisation de paramètres machine pour soutenir la transformation, mais pour moi, l’optimisation de la production est vraiment le nerf de la guerre dans l’industrie de l’aluminium ».

Pénurie de main-d’œuvre

L’IA peut contribuer à diminuer les effets du manque de main-d’œuvre. « Souvent, des entreprises nous contactent en nous disant qu’un de leur employé senior se prépare à partir à la retraite. On nous demande alors s’il est possible de reproduire ce qu’il fait grâce à l’IA. Ce sont de bons cas d’usage parce que ce sont des gens qui ont des tâches qui claires qu’on doit reproduire. C’est plus facile que d’essayer de prévoir des problèmes. Aussi, on devrait voir de plus en plus de la création de rapports et d’analyse grâce à l’IA générative. Ça va donc réduire la quantité de travail qui retombe sur les épaules des employés », ajoute M. Blais.

M. Blais souligne qu’il y a eu du progrès au cours des dix dernières années dans le développement de l’IA, mais pas de manière aussi soutenue qu’on pourrait le croire. « Là, on le voit. Les organisations ont travaillé pour que l’utilisateur final puisse enfin profiter de la technologie. Pour les prochaines années, on peut prévoir des réductions de coûts et de temps parce que nous commençons à avoir des outils plus raffinés et plus faciles à utiliser. Cela devrait se refléter sur ce que le client va recevoir. Il va en avoir plus pour son argent investi et il y aura moins de risques. Dans les six derniers mois, il y a eu des outils qui ont été mis en place pour que le recours à l’IA ne soit plus un pari, que ce soit plus simple et plus transparent pour les utilisateurs », affirme celui qui conseille aux entreprises de penser à y aller dès maintenant vers l’IA et surtout de bien identifier leurs besoins.

En devenant plus accessibles et moins coûteuses, la course à l’utilisation de l’IA va s’accélérer. « Pour rester compétitives face à ses concurrents, les entreprises devront accélérer cette transition vers l’utilisation de l’IA. L’erreur pour les entrepreneurs serait de penser que ça prend absolument une équipe technique pour songer à utiliser l’IA. La première étape, c’est de comprendre les besoins de l’entreprise et il faut quand même être assez précis pour que nous puissions intervenir de la meilleure façon. Par exemple, une entreprise peut avoir besoin de rendre son processus de fabrication plus rapide. On propose alors un « brainstorming » et une formation pour présenter les modes d’application de la technologie ».

L’importance de capturer des données

Olivier Blais rappelle que l’intelligence artificielle fonctionne avec des données. « Ça prend des données. C’est donc important de voir et de comprendre comment l’entreprise capture ses données parce qu’on ne peut pas utiliser l’IA si nous n’avons pas de données. C’est plus simple d’y aller lorsque nous avons commencé à capturer des données ».

Moov AI aide souvent des entreprises à se préparer à utiliser l’IA. « On leur donne un plan afin qu’elles puissent atteindre leurs buts. Le secteur manufacturier est en expansion pour nous et cette croissance devrait se poursuivre lors des cinq prochaines années parce qu’il y a tellement de bénéfice au niveau manufacturier d’avoir une saine exploitation de ta donnée de production et de pouvoir éviter des pertes et générer des revenus. Il y a une infinité de possibilités ».

Moov AI est située à Montréal, mais elle compte des clients partout au Québec, en Ontario et dans d’autres provinces canadiennes. L’entreprise compte une cinquantaine d’employés et elle est actuellement en croissance. « Nous sommes très tactiques. C’est ce qui nous démarque. Nous sommes aussi très transparents. Le but, c’est vraiment de régler des problèmes et non de forcer une utilisation de l’IA à outrance », lance M. Blais.