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par Vivianne Bisson

Le secteur de l’aluminium est très porteur au Québec. Plus que jamais, il est à la recherche de la main-d’œuvre pour assurer son développement. Mais depuis de nombreuses années, il semble que la population québécoise se désintéresse de ce secteur, même si celui-ci ne cesse de se moderniser. « Nous avons des enjeux de main-d’œuvre, comme partout au Québec, tous les secteurs de l’industrie confondus », relate la directrice générale du Comité sectoriel de la main-d’œuvre de la métallurgie du Québec (CSMO), Marie-France Charbonneau.

L’une des principales problématiques à laquelle l’industrie fait face concerne la baisse du taux d’inscription aux différentes formations offertes dans le secteur de la métallurgie. Ainsi, la baisse de nouveaux travailleurs se fait d’autant plus ressentir.

Il y a maintenant trois ans, le CSMO a lancé diverses activités de sensibilisation afin d’épauler les entreprises du secteur, via une plateforme web : https://pasdemetalpasde.com/apropos. « Nous travaillons très fort avec le secteur du côté des entreprises et de la main-d’œuvre, les syndicats, sur plusieurs volets. Nous avons mis sur pied une campagne de sensibilisation qui s’appelle « Pas de métal, pas de… », lance madame Charbonneau, afin de contrer le défi de main-d’œuvre dans l’industrie de l’aluminium.

Les trois premières années, la campagne était divisée en deux volets. Le premier avait pour but d’informer la population sur le secteur de la métallurgie. Le deuxième volet, quant à lui, était axé sur les différentes professions et les formations offertes pour les atteindre. « Ce que nous visons avec cette campagne de sensibilisation, c’est de faire mieux connaitre le secteur de la métallurgie, mieux faire connaitre les voies de formation qui mènent au secteur et surtout de remplir des cohortes féminines », explique la directrice.

Plus de femmes dans le métier

Il peut parfois être difficile pour une femme de se sentir à l’aise dans un milieu majoritairement masculin. Les femmes de ces cohortes sont non seulement ensemble lors des cours, mais également pendant leurs stages.

Cette année, le Comité a reçu une subvention du gouvernement pour offrir un troisième volet. L’objectif est de favoriser la main-d’œuvre féminine en offrant des cohortes exclusivement constituées de femmes. Ce projet s’échelonnera sur deux ans. Une première cohorte, constituée de 17 femmes, est présentement en stage.

Plusieurs entreprises souhaitent désormais une certaine parité au sein de leurs équipes. C’est l’une des raisons qui incite le CSMO à mettre sur pied ce projet qui aidera non seulement à réduire la pénurie de main-d’œuvre, mais aussi à contribuer à l’intégration de figures féminines dans le milieu.

Aide financière

« Il y a de l’aide financière qui peut être apportée, que ce soit par les prêts et bourses traditionnels ou souvent ceux qui vont fréquenter nos formations ont déjà un emploi. […] Nous offrons des programmes d’alternance travail/étude; ce sont des soutiens financiers qui viennent payer le salaire des participants pendant qu’ils sont en formation », affirme Marie-France Charbonneau.

L’alternance travail/étude est gagnante autant pour l’employeur que pour l’employé. Après sa formation, l’élève aura plus de compétences et sera complètement adapté à son milieu de travail. De son côté, l’entreprise y verra une augmentation dans sa productivité.

Ce projet est directement en lien avec le peu de diplômés des différents programmes du secteur de la métallurgie. « Compte tenu de la pénurie  de main-d’œuvre,  des entreprises ont diminué  leurs critères d’embauche », souligne Mme Charbonneau.

Les entreprises intéressées peuvent faire appel au Comité pour former ces employés. Après avoir rempli quelques modalités, le CSMO s’occupera d’inscrire les candidats aux différents programmes, grâce aux subventions.

Travailleurs étrangers

De nombreux secteurs d’activités au Québec offrent des opportunités d’emplois aux personnes qui immigrent dans la province. Le secteur de la métallurgie n’en fait pas exception. « Nous allons chercher des travailleurs étrangers temporaires  ou nous passons par les services d’immigration pour offrir  des emplois. Il y a toutes les questions de nivellement  de compétences et de francisation. Nous pouvons intervenir en matière de francisation », informe la directrice. Dans ce secteur d’activité, la francisation est importante. Il y a plusieurs termes techniques et spécifiques à connaitre et à bien comprendre.

Futur projet pour le comité

« Nous ce qu’on fait, c’est qu’on s’assoit avec les entreprises et on leur demande ce dont ils ont besoin. » Les besoins des entreprises sont la priorité du Comité sectoriel de la main-d’œuvre de la métallurgie du Québec. Lorsqu’une entreprise du secteur exprime une problématique, quelle qu’elle soit, le comité cherche à offrir une solution concrète. Si ce n’est pas possible pour lui, il peut trouver la personne qui a les connaissances ou les compétences pour aider l’entreprise.

Quelques programmes offerts au Québec

La Polytechnique de Montréal offre parmi son cursus au baccalauréat en ingénierie, un cours axé sur la métallurgie de l’aluminium (MT6211). On y apprend différents procédés métallurgiques de l’aluminium, comme le procédé Bayer, Hall- Héroult, la technologie du carbone et la mise au point des alliages d’aluminium.

Le baccalauréat coopératif en génie des matériaux et de la métallurgie est offert à l’Université Laval. C’est un programme d’une durée de quatre ans qui relie des aspects de génie chimique, civil, électrique, industriel et mécanique. Tous ces points se rassemblent dans la planification de la fabrication et de la transformation des différents métaux, comme l’aluminium. Les diplômés ont un grand choix de carrière qui s’offrent a eu. Par exemple, devenir ingénieur en métallurgie, en biomatériaux ou encore en électrométallurgie.

La technique en génie métallurgique est offerte dans deux cégeps du Québec, à Trois-Rivières et à Chicoutimi. C’est un programme qui donne les connaissances nécessaires, à ses étudiants, pour procéder à la fabrication des pièces métalliques. Après avoir suivi cette formation, les diplômés sont aptes à manipuler de l’équipement de haute précision, effectuer l’inspection, superviser la production, respecter les normes de fabrication, assurer la qualité et contribuer au développement de nouvelles techniques.

Pour terminer, le Cégep de Chicoutimi offre également la technique en transformation de l’aluminium. Les titulaires de ce diplôme sont en mesure d’assurer le contrôle de la qualité de la production d’une entreprise en transformation de l’aluminium, ainsi que la bonne marche de cette production.

« Je pense que ce qui est intéressant de retenir, c’est que les voies d’accès qui mènent aux métiers en métallurgie sont modernisées et que le secteur de l’aluminium offre des opportunités de carrière passionnantes, » termine Marie-France Charbonneau.