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par Jonathan Thibeault

L’équipementier STAS, en réponse à la réalité de pénurie de main-d’œuvre, a noué un partenariat en Tunisie pour accueillir prochainement des employés tunisiens dans ses installations saguenéennes, lors de sa mission de recrutement effectuée avec Promotion Saguenay, en octobre 2023.

 (Photo : STAS/courtoisie)

Spécialisée en fabrication d’équipements de haute technologie pour l’industrie de l’aluminium, STAS possède plusieurs corps de métier pour le développement de sa ligne d’équipements. Basée dans le Parc industriel de Chicoutimi, elle possède des installations modernes et invitantes. Malgré cette attractivité, le contexte actuel du marché de l’emploi qui touche l’ensemble du pays rend le recrutement très complexe. Pour l’ensemble des provinces canadiennes, en 2023, le taux de chômage atteignait 5,8 %. En Tunisie, pays choisi par l’équipementier, l’indicateur atteint les 15,8 %.

Chez STAS, les employés ne travaillent pas  directement en transformation de l’aluminium. De ce fait, l’entreprise régionale ne cherche pas à recruter des employés reliés au créneau de la métallurgie. Elle embauche surtout des ressources spécialisées en électrique, en mécanique et en informatique afin de concevoir et assembler des équipements qui seront utiles à la filière aluminium. Déjà fortement sollicité au Québec, il est devenu essentiel pour cet équipementier d’élargir ses horizons dans sa démarche de recrutement d’employés spécialisés.

Les avantages de la Tunisie

Jasmine Paradis Laroche, Directrice principale Ressources humaines et Communication chez STAS. (Photo : STAS/courtoisie)

Directrice principale Ressources humaines et Communication, Jasmine Paradis-Laroche croit que le choix de ce pays d’Afrique du Nord s’est fait naturellement à la suite d’une mission de recrutement à l’international effectuée avec Promotion Saguenay et d’autres partenaires (tels que le Groupe Métal-Baie, Noriske – Équipements Saguenay, etc.) au cours de la dernière année, qui vise à recruter des travailleurs francophones à la recherche d’un établissement durable, ici en région.

« Lorsque nous débutons en recrutement international, nous cherchons des endroits qui ont une culture qui peut s’adapter à la nôtre pour faciliter l’intégration. Un autre élément clé c’est la langue. En effet, la deuxième langue la plus couramment parlée là-bas est le Français et la qualité est assez élevée. Du côté culturel, c’est une population qui démontre une bonne ouverture et qui s’adapte en général assez bien au Québec. Le système d’éducation est l’équivalent du système français et il y a une facilité pour nous de reconnaître les compétences professionnelles qui y sont acquises », explique-t-elle.

Après environ 6 mois, l’entreprise attend avec impatience d’accueillir ses premiers employés tunisiens en sol québécois, considérant les étapes de la démarche d’immigration. Toutefois, grâce à un partenariat avec une société de télémigration, il est possible pour STAS d’amorcer les premières étapes d’intégration de certains postes à distance. « Grâce à ce partenariat avec Zerda International, nous avons accès à des bureaux dans leurs installations. Cela permet à des membres de notre équipe de s’y déplacer pour rencontrer des candidats ainsi que pour offrir de la formation. Parallèlement, cela permet aussi d’intégrer nos candidats tunisiens en leur permettant de travailler pour nous de là-bas, en attendant qu’ils reçoivent tous les documents et confirmations nécessaires pour venir s’établir chez nous », mentionne la directrice.

Questionnée sur la possibilité pour l’entreprise d’ouvrir un bureau satellite ou une usine sur le territoire où ils convoitent de la main-d’œuvre, elle explique que l’entreprise a écarté cette idée en raison de l’éloignement du marché principal de STAS. « La Tunisie est ciblée pour le recrutement, mais pas pour une implantation stratégique, car elle n’est pas proche de notre clientèle. Notre démarche de recrutement international vise à encourager l’immigration permanente au Québec. Pour nous, se lancer dans le recrutement international est nécessairement une stratégie à long terme. Lorsque tu te rends là, c’est que tu sais que tu ne seras pas capable de combler par le recrutement local », indique-t-elle, sachant que son organisation, tout comme la plupart des entreprises québécoises, sera confrontée à cet enjeu pour au moins 10 ans.

La main-d’œuvre humaine, un investissement au cœur de la stratégie de recrutement

« Le recrutement n’est pas une dépense, c’est investissement » nomme concrètement la directrice principale Ressources humaines et Communication de chez STAS. L’entreprise régionale a mis en place une stratégie de recrutement basée sur la marque de STAS et des valeurs fortes et humaines qui structurent l’écosystème de l’organisation.

« Nous avons des collaborateurs importants tel que notre service marketing interne et des firmes externes pour nous appuyer dans notre mission d’attraction de talents. Nous investissons des montants importants pour le recrutement, car nous sommes conscients que l’humain est notre matière première et c’est l’élément le plus précieux pour l’organisation » explique-t-elle.

En phase avec le plan de croissance important que connait l’entreprise régionale, cela nécessitera immanquablement plusieurs phases d’embauches de plusieurs ressources au cours des prochaines années afin de soutenir les besoins humaines de STAS, souligne la directrice principale aux ressources humaines.

L’intégration : étape cruciale pour le succès

Derrière cette mission d’attraction de talents, il y a ce défi d’intégration au sein de l’entreprise, mais également au sein de la communauté régionale. Les dirigeants de STAS sont très conscients de cette priorité. Ils profitent par ailleurs des délais administratifs avant la venue de leurs premiers nouveaux arrivants pour mettre le tout en place.

Pour combler ses besoins de main-d’œuvre, STAS s’est tourné vers la Tunisie afin de faire d’y recrutement. (Photo : STAS/courtoisie)

« Nous attendons entre 6 et 8 employés tunisiens qui devraient arriver dans la prochaine année. Il est encore difficile de prévoir la période exacte, mais nous avons très hâte de les recevoir. L’accueil et l’intégration sont des volets extrêmement importants. Il faut veiller aux logements, à la langue, la capacité à s’intégrer à la communauté locale. Il faut offrir un réseau à nos nouveaux employés internationaux. Notre rôle est de les intégrer dans un réseau qui dépasse les murs de notre organisation », soutient celle qui cumule de l’expérience professionnelle dans la mise en place de stratégies de développement de ressources humaines dans les organisations.

Dans le but de favoriser le succès et faciliter l’inclusion de cette main-d’œuvre étrangère, l’entreprise offrira de la formation sur la diversité à  fin d’être en mesure de jouer un rôle positif dans la période d’acclimatation des nouveaux collègues.

Les logements, un enjeu

Face à la pénurie de main-d’œuvre, les employeurs québécois engagés dans le recrutement international se heurtent également à un défi majeur : un taux d’inoccupation des logements extrêmement bas, tombé en dessous du seuil de 1,7 % en 2022, un taux historiquement bas depuis 2010 selon les tableaux de l’Institut de la statistique du Québec. Est-ce que l’avenir du recrutement international passera aussi par la construction d’appartements de la part des entreprises ? « Nous sommes à la recherche de solutions pour augmenter l’offre. Nous savons que c’est un grand enjeu pour tout le monde. Il n’y a pas de décision de prise quant à la construction d’appartements. Toutes les options sont sur la table de notre côté », de conclure Jasmine Paradis-Laroche.

Dans la foulée des bouleversements causés par la pandémie et les tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine, STAS a brillamment relevé les défis, enregistrant une année prospère sur les marchés internationaux. Cette dynamique a permis à STAS de poursuivre la mise en œuvre de son plan de croissance. L’entreprise, qui avait dû procéder à des mises à pied durant la pandémie, est non seulement parvenue à rétablir son effectif initial, mais poursuit également un recrutement pour répondre à une demande croissante au sein de la filière aluminium.