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par Isabelle Simard

L’industrie des métaux du Québec intensifie ses efforts pour contrer la pénurie de main-d’œuvre et encourager les femmes à envisager une carrière dans le secteur de la métallurgie. Jusqu’en décembre 2025, le minibus Les IndustriElles sillonnera la province, offrant au grand public une opportunité ludique d’explorer les nombreux métiers disponibles dans ce secteur.

Le minibus a pris la route ce printemps pour faire escale dans plusieurs festivals se déroulant aux quatre coins du Québec. « Notre objectif est de faire connaître toutes les avancées techniques qui font en sorte qu’aujourd’hui, travailler dans le secteur de la métallurgie et de la filière des métaux est accessible à tous et à toutes », explique Marie-France Charbonneau, directrice générale du Comité sectoriel de main-d’œuvre de la métallurgie du Québec (CSMO-Métallurgie).

Les femmes représentent 8% de la main-d’œuvre dans le secteur de la métallurgie au Québec.

« On pourrait faire beaucoup mieux. Cette campagne nous aidera à éliminer les préjugés qui subsistent, par exemple, cette fausse croyance qui veut que les métiers des métaux soient très physiques et réservés aux hommes. Plusieurs femmes sont réticentes à l’idée de travailler dans une usine, croyant qu’elles sont incapables de le faire. Pourtant, elles sont tout à fait capables. Les entreprises se sont modernisées et les conditions ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois. Il est important de faire connaître les différentes voies de carrière possibles », ajoute-t-elle.

Ce sont près de 20 professions qui sont présentées aux femmes, leur offrant une vue d’ensemble sur les possibilités de carrière au sein de l’industrie des métaux. Un large éventail de métiers, qu’il s’agisse d’opératrices, de techniciennes, d’électrotechniciennes, d’électromécaniciennes ou d’ingénieures. Une relève qui ne se compose pas uniquement de jeunes femmes, mais aussi de femmes en réorientation de carrière ou encore issues de l’immigration.

« Le pari que nous prenons, c’est bien sûr d’attirer les femmes vers le secteur de l’aluminium et des métaux, mais aussi vers celui des sciences. L’idée est de nous assurer que les femmes soient conscientes qu’elles ont des opportunités dans des milieux stables, bien rémunérés et qui leur permettent d’avoir une carrière épanouissante », reprend Mme Charbonneau.

Démythifier l’industrie des métaux

Des activités ludiques sont présentées à un public de tous âges pour faire découvrir l’univers des métaux.

Conçue et réalisée par l’agence de communication expérientielle La Camaraderie, cette campagne de sensibilisation des plus originales aux allures futuristes est déployée sur les réseaux sociaux pour un maximum de visibilité auprès des jeunes. Elle mise sur la création d’un imaginaire insolite autour des métiers des métaux.

Les organisateurs ont pensé à tout pour éveiller l’intérêt du public de la relève. Pour mettre de l’avant les qualités communes à toutes les femmes qui œuvrent dans l’industrie des métaux, trois objets en métal ont été créés : un bras mécanique, des ailes articulées et un casque robotisé. Ces objets donnent le ton à la campagne de sensibilisation et rappellent que partout où il y a des jeunes manuelles, astucieuses et qui souhaitent devenir plus libres, il y a de futures Industrielles! Et pour ajouter une dimension artistique et une touche musicale à cette initiative, une bande sonore a été réalisée par Chloé Pilon Vaillancourt, rappeuse et ingénieure, aussi connue sous le nom de Marie-Gold.

Un premier bilan positif

Les premiers constats sont satisfaisants. Les IndustriElles suscitent un vent de curiosité partout sur leur passage. À preuve, lors du Festival Eurêka! à l’île Sainte-Hélène, un festival familial à caractère scientifique, les festivaliers ont fait la file pour visiter le minibus argenté imitant la couleur de l’aluminium afin d’explorer le monde des métaux.

« Des personnes de tous âges, mais aussi de très jeunes filles veulent apprendre, par exemple, comment fondre l’aluminium et le transformer. Des lunettes virtuelles leur permettent de découvrir l’univers des métaux », décrit Mme Charbonneau.

Le jeune public, très conscientisé par la cause environnementale, est particulièrement intéressé par les transitions technologiques et vertes qui transforment l’industrie des métaux. « Aujourd’hui, on recycle les métaux, mais c’est aussi au Québec qu’on produit l’aluminium le plus durable à l’heure actuelle grâce à l’hydroélectricité. L’industrie est à l’affût des dernières technologies pour s’assurer de répondre aux contraintes écologiques », constate-t-elle.

La tournée en minibus se poursuivra jusqu’en décembre 2025. Elle s’arrêtera dans les écoles primaires et secondaires, les centres de formation professionnelle, les cégeps et les universités. À compter de septembre, en partenariat avec les écoles primaires, un programme sera instauré dans les classes, permettant aux enseignants d’explorer le domaine des sciences de façon ludique avec leurs élèves.

Le minibus Les Industrielles sillonnera la province jusqu’en décembre 2025.

« Il faut commencer tôt à susciter l’intérêt des jeunes pour les sciences et à créer cette étincelle qui fera qu’ils auront envie d’étudier dans ce domaine plus tard », estime Mme Charbonneau.

Les IndustriElles et ses partenaires

La campagne de sensibilisation Les IndustriElles est financée par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec. Elle s’inscrit dans le cadre du programme de financement Évolution-Compétences, Stratégie globale de promotion et valorisation des métiers et professions 2018-2023 – volet Femmes et sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM) de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT).

Une formation accessible aux femmes

« Ce projet est une belle réussite. J’aime beaucoup citer en exemple l’histoire d’une femme qui occupait un poste de réceptionniste dans une clinique vétérinaire et qui souhaitait réorienter sa carrière. Elle avait envie d’être en action et d’exploiter son côté astucieux. Elle a été séduite par le métier d’opératrice d’équipement de production. Elle a suivi la formation pour ensuite effectuer un stage en entreprise. Aujourd’hui, elle travaille à l’Aluminerie de Bécancour », se réjouit Marie-France Charbonneau.

Le minibus argenté poursuivra sa tournée dans les écoles primaires et secondaires, les centres de formation professionnelle, les cégeps et les universités, dès la rentrée scolaire.

La main-d’œuvre en métallurgie : quelques chiffres

L’industrie de la métallurgie au Québec représente 167 établissements, 17 840 emplois et 4,7 G$ de PIB en 2021.* Les emplois sont répartis de la manière suivante : 42% du secteur de la production et de la transformation d’alumine et d’aluminium; 21% du secteur de la production et de la transformation de métaux non ferreux (sauf l’aluminium), 19% du secteur de la sidérurgie et 18% des fonderies.

*Données tirées du Diagnostic sectoriel de main-d’œuvre dans l’industrie de la métallurgie au Québec – Rapport final – 2022

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