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par Isabelle Simard

Les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) gagnent en importance dans le milieu des affaires. Ils sont devenus des éléments clés pour une gestion saine et performante des organisations, un outil incontournable pour évaluer la durabilité et l’impact éthique des entreprises.

Tel un bon citoyen agissant de manière responsable pour le bien-être collectif et la préservation de l’environnement, l’entreprise qui intègre les critères ESG dans sa stratégie d’affaires s’assure de respecter les bonnes pratiques en matière d’environnement, de responsabilité sociétale et de gouvernance, au-delà des seules considérations financières.

« La prise en compte des critères ESG transcende désormais le cadre des simples obligations réglementaires pour s’imposer comme un paradigme fondamental dans la gestion moderne des organisations. Ces critères redéfinissent les contours de la performance, en intégrant des dimensions stratégiques essentielles à la durabilité et à la compétitivité des entreprises dans un monde en constante mutation », affirme Laëtitia Fière, directrice principale, conseil en management ESG chez Raymond Chabot Grant Thornton. 

Les critères ESG, en bref

Laëtitia Fière, directrice principale, conseil en management ESG chez Raymond Chabot Grant Thornton (photo de courtoisie)

Les critères ESG répondent à une demande croissante de la part des consommateurs, des investisseurs et des autorités de régulation pour des stratégies commerciales plus responsables et transparentes.

« Les critères ESG s’érigent en véritables vecteurs de résilience organisationnelle et d’innovation. Ils offrent aux entreprises les moyens d’anticiper les tendances sociétales, de répondre aux attentes croissantes des parties prenantes et d’instaurer une relation de confiance durable avec leurs investisseurs et consommateurs », explique Mme Fière. 

Les normes utilisées afin d’évaluer les pratiques ESG des entreprises s’appuient sur trois éléments principaux.

E pour Environnementaux

Ces critères mesurent l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement. Ils évaluent notamment les émissions de gaz à effet de serre, la gestion des déchets et de l’eau, l’utilisation des ressources naturelles et la biodiversité.

S pour Sociaux

Ces critères analysent la façon dont l’entreprise gère ses interactions avec ses employés, ses fournisseurs, ses clients et les communautés locales. Ils prennent en compte des enjeux tels que les conditions de travail et les droits humains, la diversité et l’inclusion, la santé et la sécurité des employés et l’impact social de l’entreprise.

G pour Gouvernance

Ces critères tiennent compte de la gouvernance de l’entreprise. Ils évaluent la structure de direction et du conseil d’administration, les pratiques éthiques de l’organisation, la transparence dans la prise de décisions, la rémunération des dirigeants et, dans le cas d’une société par actions, les droits des actionnaires.

Des avantages pour l’industrie de l’aluminium

De façon globale, l’intégration des critères ESG dans la stratégie d’affaires permet à l’entreprise de se préparer aux évolutions des exigences réglementaires, d’attirer des investisseurs sensibles à ces enjeux et de fidéliser des clients soucieux de l’impact social et environnemental des organisations qu’elles soutiennent.

Plus spécifiquement, pour les entreprises québécoises du secteur de l’aluminium, adopter une démarche ESG va bien au-delà de la simple conformité. Cette approche permet de valoriser l’avantage carbone distinctif de l’aluminium québécois et les efforts déployés par cette industrie afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Un avantage qui permet aux entreprises de se démarquer sur les marchés internationaux, notamment auprès de clients soucieux de réduire leur empreinte environnementale.

(À lire sur le sujet : L’empreinte carbone de l’industrie de l’aluminium au Québec, parmi les plus faibles au monde.)

Entreprendre une démarche ESG

Selon Laëtitia Fière, toute démarche ESG repose sur une volonté explicite de la direction de transcender les impératifs financiers pour embrasser une vision plus holistique de la performance. « Cet engagement, qui doit être partagé par l’ensemble des parties prenantes, constitue le socle d’une transformation durable et systémique », estime-t-elle.

Le processus d’évaluation de la performance d’une entreprise en termes de durabilité et de responsabilité sociétale comporte plusieurs étapes : analyse des pratiques actuelles, identification d’objectifs clairs, mesurables et alignés avec la stratégie globale de l’entreprise, intégration des objectifs dans la planification stratégique et formation d’un comité d’employés dont la mission sera de piloter les initiatives ESG et de s’assurer qu’ils soient pris en compte dans toutes les décisions et opérations de l’organisation. Chaque employé doit se sentir concerné et bien comprendre l’importance de la démarche.

« La mise en œuvre des critères ESG ne constitue pas une fin en soi, mais un processus d’amélioration continue qui engage chaque acteur de l’entreprise. Cette dynamique participative est essentielle pour intégrer ces critères dans la culture organisationnelle et garantir leur pérennité », poursuit-elle.

Dans un contexte où les pressions réglementaires et sociétales s’intensifient, adopter les critères ESG ne serait donc plus une option, mais un levier stratégique pour assurer la pérennité et la compétitivité des entreprises à long terme.

« L’avenir des entreprises repose sur leur capacité à conjuguer rentabilité financière, responsabilité sociale et durabilité environnementale. Les critères ESG incarnent ce triptyque et offrent un cadre d’action pour relever les défis complexes du XXIe siècle » affirme Laëtitia Fière.

Des ressources pour les PME

Différents intervenants et organismes accompagnent les entreprises dans leur démarche d’intégration des critères ESG, tels que le Bureau de normalisation du Québec (BNQ), Investissement Québec, Comité 21 Québec, plusieurs firmes de conseil en gestion et en développement durable, ainsi que des cabinets d’avocats spécialisés.

Vous souhaiteriez entreprendre une démarche ESG mais ne disposez ni des ressources ni de l’expertise pour le faire ? Voici quelques sources d’information et des pistes de solution pour vous aider à trouver des réponses à vos questions :