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par Alexandre D’Astous

La Chambre de commerce du Montréal Métropolitain et Québec International proposent diverses stratégies et pistes de solutions, pour atténuer l’impact des tarifs douaniers que menace d’imposer le président américain Donald Trump sur les entreprises québécoises exportant leurs produits aux États-Unis.

Un webinaire a eu lieu sur la question, le 5 février dernier, afin de présenter des différentes pistes de solutions et de répondre aux questions des entreprises participantes. La conférence a été donnée par des experts légaux en commerce international, l’avocate Dominique Babin, associée chez BCF, un cabinets d’avocats qui accompagne les chefs d’entreprise, les entrepreneurs, les entreprises en croissance et les sociétés internationales ayant choisi le Québec et le Canada comme tremplins à leur succès et leur croissance, ainsi que le comptable René Forgues, associé chez Deloitte Canada.

« Le premier élément, c’est de discuter avec le client américain et de voir s’il n’y a pas une possibilité de transférer des inventaires rapidement. Cette situation est valable pour les deux côtés de la frontière », mentionne M. Forgues.

Un établissement aux États-Unis ?

« Si on a un établissement stable aux États-Unis, on peut transférer une partie des profits et éviter les droits de douane sur cette partie qui est transférée. Il n’y a pas de situation unique. Chacun à sa propre situation », précise M. Forgues.

Le spécialiste invite également les entreprises québécoises à tenter de fidéliser leurs clients américains. « On peut faire des contrats de fidélisation, des ententes de rabais ou des escomptes de volume ».

Passer en revue les contrats

Dominique Babin, associée chez BCF, se spécialise dans les ententes contractuelles. « Il faut savoir quoi regarder dans les contrats. Il n’y a pas un contrat qui est pareil à un autre. Un bon de commande, c’est un contrat à court terme. Pour créer plus de prévisibilité, je recommande de mettre en place des contrats-cadres qui vont s’appliquer à plusieurs bons de commande », déclare Mme Babin.

Les entreprises disposant déjà de contrats-cadres sont invitées à regarder la durée. « S’il reste plus que deux ans, la première chose à faire sera de voir s’il est possible de le renégocier. Si le contrat arrive bientôt à échéance, la stratégie sera d’en renégocier un autre. C’est toujours plus facile de partir d’une base que de repartir à zéro », souligne Mme Babin.

Modifier les prix en cours de contrat

Il faut regarder si les prix sont fixes pour la durée du contrat. « Souvent, il est possible de modifier la liste de prix en cours de contrat. Si vous avez déjà des bons de commande, la règle c’est que le prix ne peut pas être modifié. Une entreprise qui a des soumissions en cours doit s’assurer d’inclure que le prix soumis peut-être sujet à changement, notamment en cas de hausse des droits de douane. En général, les droits de douane à l’importation sont payables par le client et non pas par le fournisseur », indique Mme Babin.

Difficile de prédire l’avenir

Émile Émond, économiste principal chez Québec International, estime qu’il est encore plus difficile qu’à l’habitude de prédire l’avenir en raison de l’imprévisibilité du président américain Donald Trump.

« Dans l’éventualité d’une guerre commerciale avec les États-Unis, il y aurait des impacts économiques majeurs. Les États-Unis sont le premier client des entreprises canadiennes. En effet, 75 % des biens produits au Québec s’en vont au sud de la frontière », mentionne-t-il.

Au Québec, 11 000 entreprises exportent aux États-Unis, surtout dans les métaux, les produits chimiques et le bois. Ce sont des industries qui sont très exposées.

« Près de 50 % de la production de produits métalliques au Québec s’en va aux États-Unis ».

*À noter que le webinaire a été présenté avant l’annonce des tarifs sur l’acier et l’aluminium.