Skip to main content
par Viviane Bisson

Située à Lévis, La Maison natale de Louis Fréchette est un centre de diffusion littéraire qui propose des activités culturelles toute l’année, avec un espace muséal ouvert de juin à septembre. Chaque année, il y a une exposition thématique qui change. En revanche, ce sont toujours des expositions qui laissent une place à la poésie et à la littérature, compte tenu de sa mission de promotion des mots et des récits, les expositions demeurent ancrées dans cette vision, même si elles explorent les médiums numériques et visuels.

Cette année, l’exposition que nous retrouvons est une exposition sur l’aluminium. Elle se nomme « Tout ce qui brille n’est pas l’Aluminium! ». C’est une opportunité de découvrir des artistes québécois, mais également d’en apprendre plus sur l’histoire de la maison et ses alentours.

Crédits photo : Vivianne Bisson. Maison natale de Louis Fréchette

Retour sur le passé

Lors de la Deuxième Guerre mondiale, l’usine L’Hoir voit le jour en 1939. Cette usine travaille différents métaux, dont l’aluminium pour confectionner une multitude d’objets, des seaux pour recueillir le sirop d’érable, jusqu’au camion-citerne.  L’usine fermera ses portes en 1984 et sera détruite en 2007.

« Beaucoup de citoyens disent qu’ils se rappellent qu’ils voyaient l’usine lorsqu’ils étaient jeunes. Malheureusement, elle a été laissée à l’abandon et la ville ne l’a pas reprise. Le bâtiment a été démoli. Plusieurs groupes de citoyens, et même des étudiants en architecture, se sont mobilisés pour utiliser le bâtiment dans de nombreux projets, mais aucune n’a vu le jour, malheureusement », raconte la directrice générale et artistique de la Maison natale de Louis Fréchette, Mélissa Simard.

La maison Louis Fréchette était, était la propriété de la famille L’Hoir. En 1965, elle est reconnue comme monument historique par le gouvernement du Québec. En 2014, un vaste chantier a permis de changer cette ancienne habitation en véritable centre culturel multifonctionnel, qui comprend différents espaces de diffusion artistique.

Les œuvres exposées

L’exposition rassemble six artistes et une œuvre de médiation culturelle. Les œuvres sont signées Maxime Plamondon, Pascale Tétrault, Mathieu Fecteau et le collectif Torrent. Ce collectif est constitué de Fiorella Boucher, Laura Criollo-Carrillo et An Laurence.

Crédits photo : Vivianne Bisson. Ko Pyhare, para siempre, œuvre du collectif Torrent.

« C’est un collectif de trois femmes issues de l’immigration. Elles ont pris leurs mémoires et ont voulu représenter l’intérieur d’un fil de métal. Elles ont voulu représenter la connexion entre la mémoire, le présent et le passé », lance la directrice générale et artistique. C’est face à une télévision que l’œuvre du collectif agit. De nombreuses portions de textes, de poèmes sont exposées au mur avec quelques photos. Tout cela est agrémenté d’une œuvre poétique vidéo nommée « Ko Pyhare, para siempre ». Certains souvenirs sont réels, d’autres sont fictifs, tout cela est entremêlé pour démontrer le concept de la réminiscence mémorielle.

Dans l’exposition, il y a trois œuvres de Pascale Tétrault. La première s’intitule « Marcel ». C’est une œuvre vidéo et sonore dans lequel Marcel Tétrault, le grand-père de l’artiste, explique un passage de sa vie. L’homme a, pendant 38 ans, travaillé à l’usine de construction navale Vickers. Cette usine a fermé le 2 mars 1988.

« Les contours de ta mémoire » et « Retaille » sont les deux autres œuvres de Pascale Tétrault, elles sont complémentaires à l’œuvre « Marcel ». « Les contours de ta mémoire » est une œuvre faite de textile et de mots, qui explore les instructions de travail de son grand-père. « Retaille » est une œuvre qui représente le fleuve et qui met en relation, grâce à des lumières, l’usine L’Hoir et l’usine Vickers. La pièce de métal a été trouvée sur le terrain de l’usine L’Hoir pendant la résidence de l’artiste.

La dernière œuvre de l’exposition est divisée en deux parties, qui forment un tout. On y retrouve des textes du roman de Maxime Plamondon : « Oiseau des temps présents ». Ce récit nous transporte dans un Québec futuriste où les oiseaux ont tous été remplacés par des drones.

Mathieu Fecteau est le sculpteur jumelé avec l’artiste littéraire. De son côté, il a voulu imaginer ces engins futuristes. Dans son œuvre « Les répliques de tôle », il a imaginé six oiseaux faits d’objets en métal. « Il dit qu’il est un sculpteur qui fait de l’art agricole. Il a pris des pièces qu’il avait dans sa grange ou qu’il a trouvées. On retrouve des pièces d’usage courant, comme des chaînes de vélo… », indique Mélissa Simard.

Projet de médiation

Le projet de médiation culturelle rassemble le Centre d’aide et prévention jeunesse de Lévis et la Maison des jeunes Défis-Ados. « C’est un projet de médiation avec des ados, qui a été mené par Noémie F. Savoie en collaboration avec une maison des jeunes de Lévis », relate la directrice générale et artistique.

Plus précisément, ce sont plusieurs capsules sonores, sous forme de podcast, où les jeunes s’expriment sur des textes qu’ils ont écrits à l’aide des auteurs de la région, lors d’ateliers. « Les projets de médiation ne sont pas toujours avec les mêmes partenaires. Cette année c’est avec des jeunes, mais parfois c’est aussi avec des personnes âgées. Nous avons à cœur de faire des maillages avec des membres de la population et allons continuer à développer ce genre de projets dans le futur. », s’exprime Mélissa Simard.

La maison Louis Fréchette

En marge de l’exposition Aluminium, il y a une exposition permanente sur la vie et les œuvres de Louis Fréchette. Un personnage important de l’histoire de Lévis et même du Québec. Ce personnage est non seulement l’auteur de 400 poèmes, mais également de contes et de pièces de théâtre. En 1880, il a été le premier poète canadien à recevoir le prix Montyon, décerné par l’Académie française. Il a reçu ce prix pour son poème Les Fleurs boréales. Louis-Honoré Fréchette fut également un homme politique. En effet, en plus d’être avocat, journaliste et traducteur, il fut député de Lévis de 1874 à 1878.

Parmi les expositions immersives, certaines explorent justement l’héritage littéraire de Louis Fréchette, le public peut aussi  accéder à l’Espace du conte.

Finalement, bien que la maison natale de Louis Fréchette présente des œuvres, elle est une exposition en elle-même. Elle regorge d’histoires, autant dans son bâtiment que dans son emplacement. Elle fait voyager ses visiteurs à travers le temps pour découvrir des sphères importantes du territoire de Lévis.

Prochains évènements

Les dates à retenir pour la fin août est le 18 août, il y aura, en collaboration avec le collectif RAMEN, des lectures de poèmes aux jardins littéraires, à 19 h. Le 20 août, il y aura à partir de 13 h 30 une série de concerts agençant de la poésie et de la musique aux jardins littéraires. Quant à l’exposition Aluminium, cette dernière se poursuit jusqu’au 2 septembre prochain, pour les adeptes d’arts immersives et d’aluminium.